Le dimanche 9 février, à l’occasion du prix de France 2014, le champion Ready Cash a couru sa dernière course avant de se retirer au haras.Donc une retraite bien méritée. Ce sera un événement.
C’est fini pour les pistes. Ready Cash, énorme champion de trot qui aura marqué sa génération, se retire. L’annonce est catégorique, elle figure entre autres sur le site officiel de Ready Cash (lien en fin d’article). Il va désormais se consacrer à sa carrière d’étalon, déjà formidablement commencée.
Il est donc temps de tirer son chapeau à ce formidable trotteur, en rappelant toute sa formidable carrière. Ready Cash est né le 20 mai 2005 en Mayenne. Le 20 mai, soit très tard dans l’année par rapport aux habitudes : vous savez que les éleveurs essayent de faire naître leurs chevaux le plus près possible du
Air Max 90 LTHR Suededébut d’année pour qu’ils soient compétitifs plus vite dans les courses de jeunes, l’âge répertorié pour les inscriptions aux courses étant fixé au 1er janvier. C’est donc de manière d’autant plus méritoire que Ready Cash remporte le premier groupe I proposé aux jeunes, le Critérium des jeunes, à l’âge de 3 ans. Les débuts deReady Cash sont même carrément tonitruants puisque, sur ses 12 premières courses, il en remporte 11 (une fois fautif). Avec le prix Albert Viel, il remporte son deuxième groupe I à l’âge de 3 ans. Puis son troisième avec le critérium des 3 ans. Un critérium des 3 ans d’ailleurs où il oublie littéralement ses adversaires pour terminer devant, échappé tel un coureur cycliste, alors que le peloton se contentait de sprinter pour la deuxième place.
2009, son année de 4 ans, voit chez lui une forme de transition. Ready Cash continue de gagner quelques courses, et toujours plaisamment. Mais parallèlement il lui arrive aussi de décevoir, comme le jour du Critérium continental par exemple. Ce qui n’empêche pas son entourage (il est la propriété et sous l’entraînement de Philippe Allaire) de l’aligner dès 2010, pour ses 5 ans, dans le prix d’Amérique. Il y est l’un des gros favoris, juste derrière Meaulnes du Corta. Beaucoup le voient gagner malgré son jeune âge… Vous connaissez l’histoire, Ready Cash commet la faute très loin du but, tout en montrant ensuite, en retrait, qu’il avait les capacités de battre ce peloton. C’est d’ailleurs l’année où le jumelé gagnant fera sauter tous les records avec la victoire d’Oyonnax devant Quaker Jet. Du coup, cette année 2010 est bizarre pour Ready Cash. Il n’y gagnera « que » trois courses, trois groupes II, et donc pas un seul groupe I. Pour un autre que lui, ce ne serait pas si mal. Mais de sa part, on attend l’excellence. Il montre régulièrement ses capacités, mais rate ses rendez-vous majeurs, à l’image du critérium des 5 ans, où il est à nouveau fautif. C’est d’ailleurs cette « défaite » qui constitue le déclic : Philippe Allaire comprend qu’il n’y arrive plus en tant qu’entraîneur, et même si ça doit lui faire mal, il place son champion à l’entraînement de Thierry Duvaldestin.
C’est le tournant de la carrière de Ready Cash : lui qui était si bon mais difficilement gérable va gagner encore en valeur, et surtout se montrer régulier dans les performances. Après un premier palmarès « jeune » s’ouvre un second, « trotteur d’âge ». Thierry Duvaldestin parvient ainsi à trouver les bons réglages, et rapidement ce nouveau couple va trouver un renfort de poids avec la drive de Franck Nivard. Janvier 2011, Ready Cash a 6 ans. Il n’est pas le favori du prix d’Amérique car beaucoup redoutent son fameux syndrome qui le met à la faute quand l’enjeu est fort, d’autant que ça vient encore de lui arriver dans le prix Ténor de Baune. Il faut dire qu’il y a alors un concurrent suédois, son contemporain, Maharajah, qui est précédé d’une réputation invraisemblable, et qui a donc les faveurs du betting. Cette fois, il n’y aura pas d’outsiders à l’arrivée. Ready Cash déboule en tête dans la dernière ligne droite, Maharajah se déporte dans l’espoir de le doubler, va se rapprocher, se rapprocher encore, mais n’y parviendra pas : Ready Cash file droit, sans broncher, sans jamais risquer de se mettre à la faute. Ce prix d’Amérique vient couronner un immense champion, d’autant que l’adversité était d’une très grande qualité, comme l’histoire de la course le montrera plus tard avec la victoire toute récente en 2014 de ce même Maharajah.
Deux prix d’Amérique
Cette année 2011, à part, au tout début, la faute dans le prix Ténor de Baune, Ready Cash va tout rafler. 8 courses, 6 victoires, une 2e place, et donc la faute. Et encore, la deuxième place, c’est un groupe III à Caen il devait rendre 50 mètres au futur vainqueur. Le prix de France notamment fut de toute beauté, avec à nouveau une arrivée au finish entre Ready Cash et Maharajah, toujours à l’avantage du premier. A l’automne, il y a la série des courses préparatoires au prix d’Amérique, les fameuses « 4B » : Ready Cash remporte les trois premières (les prix de Bretagne, du Bourbonnais, de Bourgogne), mais, début 2012, il ne termine « que » troisième du prix de Belgique (il faut dire qu’il rendait 25 mètres), et de ce fait n’égale pas la série légendaire d’Ourasi.
Nous sommes donc en 2012, Ready Cash a 7 ans. Le prix d’Amérique qui s’annonce l’opposera bien sûr à Maharajah mais aussi, pense-t-on, au jeune Timoko. C’est d’ailleurs ce dernier qui est en tête à l’entrée de la dernière ligne. Mais, trop présomptueux, il va voir passer un drôle de wagon pour finalement terminer 5e. A la tête de ce wagon, Ready Cash ne laisse aucune chance à Roxane Griff et The Best Madrik, Maharajah est quatrième. Une course superbe, là encore avec une opposition de qualité qui renforce la performance. La fiabilité est donc devenue le point fort de Ready Cash. En revanche, derrière ce prix d’Amérique, sans doute fatigué par sa campagne d’automne dans les « 4B », Ready Cash n’est plus aussi dominateur : Royal Dream gagne le prix de France, et Roxane Griff le prix de Paris. En fin d’année, le revoilà cependant, avec le prix d’été, le prix du Bourbonnais et le prix de Bourgogne à nouveau à son palmarès.
Arrive 2013. 8 ans. Le prix d’Amérique. Grandissime favori. Pourtant, le jour J, Ready Cash est « sur des oeufs », un tantinet nerveux. Il subira d’ailleurs une enquête à l’arrivée, mais sans être disqualifié. Pour autant toujours aussi dominateur, il semble avoir semé ses principaux adversaires dès l’entrée de la ligne. Plus exactement, tous, sauf un : Royal Dream le piste, au plus près, et vient finalement l’aligner. Une deuxième place qui montre aussi combien l’opposition à Ready Cash a de tous temps été d’un niveau très élevé, notamment avec les trotteurs de sa génération, décidément exceptionnelle, celle des R en France ou du M en Suède. Pour autant, la valeur de Ready Cash n’est pas en cause. Il remporte d’ailleurs dans la foulée le prix de France puis le prix de Paris. Puis en septembre le prix d’été, qui reste sa dernière victoire à ce jour.
La suite, vous la connaissez, c’est le passé tout récent. Encore favori pour le prix d’Amérique 2014, mais de peu devant Up and Quick, on craint pour Ready Cash qu’il ne voit le leader de la jeune génération le dominer. En fait, pour Ready Cash, il n’y a pas vraiment eu de course. Il n’était pas dans le coup, s’est mis à la faute quand il fallait accélérer… Et l’histoire retient que c’est son adversaire patenté de sa première victoire en 2011, Maharajah, qui l’emporte finalement.
Déjà un champion au haras
Ce dernier prix d’Amérique est bien sûr une déception. C’est pour cette raison que son entourage ne veut pas lui donner le « combat de trop ». Un tel trotteur ne mérite pas de rentrer dans le rang en fin de carrière. Ce dimanche à Vincennes, il courra donc sa dernière course. Attention, il reste tout à fait capable de la gagner !
Un dernier mot sur son autre carrière, celle d’étalon à laquelle il va désormais se consacrer à temps plein. Il excelle déjà puisque ses filles Avila ou Axelle Dark, pour ne citer qu’elles, ont déjà remporter au moins un groupe I. Et que fin 2013, Ready Cash avait déjà été papa 329 fois. Il va s’arrêter, mais on n’a pas fini d’entendre parler de lui !
http://readycash.fr (site internet officiel du champion).
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