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prix dameriqueL’histoire est un éternel recommencement. En puisant dans l’histoire du prix d’Amérique, créé en 1920, on retrouve certaines situations analogues à celles que vont rencontrer les inscrits de la course qui aura lieu dimanche prochain.

Un regard sur les trajectoires, sur les carrières des trotteurs.

Ready Cash façon Ourasi ?

Premier exemple. A qui vous fait penser Ready Cash ? La comparaison avec Ourasi a souvent été avancée, peut-être plus sur les forums ou les réseaux sociaux que dans la presse spécialisée, mais peu importe. Hé bien regardez de plus près la carrière d’Ourasi. Après avoir connu tous les honneurs, il a eu un passage à vide, il était devenu moins dominateur, au point de ne terminer « que » troisième de l’édition 1989 du prix d’Amérique, après trois victoires consécutives. En 1990, lorsqu’il est représenté, il est encore favori, mais moins sûrement qu’à l’accoutumée, on le dit moins imbattable qu’avant, on cherche des outsiders parmi les participants. Et bien sûr, vous connaissez l’histoire, il gagne. Le parcours actuel de Ready Cash fait un peu penser à cette période qu’a connu Ourasi : Ready Cash reste le favori logique, mais il est contesté. Comme les turfistes aiment les grands champions, chacun espère qu’il va pouvoir gagner à nouveau, mais en même temps on lui trouve des outsiders, et parfaitement valables. S’il venait à gagner pourtant, la trajectoire de sa carrière ressemblerait à celle d’Ourasi. Ensuite, pour savoir quel est le meilleur des deux, je sais que vous avez tous des chouchous, je vous laisse votre appréciation. En l’occurrence, c’est le déroulement de la carrière que je commente.

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Timoko tel Toscan ?

Autre exemple, celui de Timoko. Il a tout gagné chez les jeunes et arrive à l’âge de 7 ans avec de réelles chances de victoire dans le prix d’Amérique. A l’image de Toscan, qui avait cet âge quand il s’est imposé dans la course reine en 1970, après avoir raflé tout ce qu’il était possible de gagner à 3 et 4 ans. Aujourd’hui, la comparaison n’est pas encore possible, mais si jamais Timoko franchit la ligne d’arrivée en tête dimanche prochain, forcément on y pensera. Un « spécialiste » des courses de jeunes peut aussi aller gagner le prix d’Amérique à 7 ans, c’est déjà arrivé…

Mack Grace Sm à la manière d’Abano As ?

Vous l’avez lu dans un de l’un de mes récents articles, le concurrents italien Mack Grace Sm est méconnu en France, et en plus il est un spécialiste des courtes distances. Il n’y a pas si longtemps, en 2003, c’était le cas d’un trotteur allemand, Abano As. Dans des conditions exécrables (que de boue ce jour-là !), avec un parcours caché qui lui a permis de surgir au dernier moment et faire parler sa vitesse, il a surpris tout le monde, Général du Pommeau le favori battu (quatrième), Insert Gédé en tête encore si près de la ligne, et les turfistes bien sûr, qui avaient fait bien de cas de cet Allemand. Imaginez que Mack Grace Sm soit préservé pendant le parcours et qu’il puisse faire parler sa vitesse naturelle au dernier moment, et l’histoire se répétera.

Maharajah comme Meaulnes du Corta ?

Maharajah se présente à l’âge de 9 ans au prix d’Amérique après plusieurs essais infructueux, mais aussi un palmarès déjà bien étoffé. C’est dans ces conditions que Meaulnes du Corta a remporté son prix d’Amérique, en 2009. Sur le tard, après des hauts et des bas auparavant. Avec l’expérience, un talent intact, tout est possible. Avec toutefois des nuances, avouons-le, cette comparaison est moins évidente que les précédentes : Meaulnes du Corta était favori de sa course, ce qui sera loin d’être le cas de Maharajah, dont la victoire constituerait tout de même une surprise, nonobstant son talent, et ses gains, garants de grandes possibilités.

Soleil du Fossé, aussi surprenant qu’Oyonnax ?

C’est à l’âge de 8 ans qu’Oyonnax a remporté son prix d’Amérique, en 2010. Le trotteur était alors considéré comme « bon », mais pas de ce niveau. Il était d’ailleurs coté à 173/1 au Pmu ce jour-là, le record pour un vainqueur du prix d’Amérique. Soleil du Fossé est un peu dans le même cas. Lui aussi a 8 ans. On l’a vu faire de belles choses, mais pas face à des adversaires de cette trempe. Il sera totalement délaissé à la cote dimanche prochain. S’il devait gagner, ce serait la surprise du siècle… La deuxième en quatre ans !

Plutôt Triode de Fellière, ou plutôt Roxane Griff dans la foulée de Queila Gédé ?

En 1989, à 7 ans, Queila Gédé a réussi un coup de maître, ou plutôt de maîtresse pour cette jument émérite, au talent fou, mais qui eut le mauvais goût pour sa carrière de tomber face à des adversaires tels qu’Ourasi en fin de carrière, ou Ténor de Baune au début de la sienne. Egalement âgée de 7 ans, Triode de Fellière possède incontestablement un talent de premier ordre aussi, mais n’a pas encore de palmarès en rapport, ayant eu une forte concurrence dans sa génération jusqu’à présent. Elle arrive en grande forme au bon moment, sera déferrée des quatre pieds pour la première fois de sa carrière, et a visiblement des ambitions… Pour mémoire, le palmarès de Queila Gédé, composé de nombreuses courses de groupes, a quasiment débuté avec son prix d’Amérique, autre point commun avec Triode de Fellière qui ne compte que poeu de victoires de prestige pour l’instant à son palmarès. En revanche, une différence entre les deux juments, Queila Gédé était aussi une spécialiste du trot monté… Et là, c’est une autre jument au départ dimanche prochain qui s’en rapproche le plus à ce niveau : Roxane Griff, qui vient de remporter le prix de Cornulier, que s’était également adjugé Queila Gédé, mais après sa victoire dans le prix d’Amérique.

Yarrah Boko, aussi fragile que Eléazar ?

Yarrah Boko n’a pu disputer le dernier prix d’Amérique parce qu’il était blessé. Il a pourtant le talent, puisqu’il a remporté les deux derniers prix de Belgique. Mais sa fragilité l’empêche d’aller plus haut. Il y eut un cas un peu similaire par le passé, celui de Eléazar. Il a dû attendre l’âge de 10 ans pour remporter le prix d’Amérique en 1980. Son palmarès alors était tout de même plus étoffé que celui de Yarrah Boko à ce moment-là, mais lui aussi était passé à côté de sa carrière à cause de problèmes de jambes. Donc tout reste possible, d’autant que Yarrah Boko n’a lui « que » 9 ans.

Voilà, je m’arrête là en termes de comparaisons possibles avec le passé. Ce sont celles qui me sont venues à l’esprit. Il en existe sûrement d’autres, n’hésitez à me les proposer en commentaires à cet article. Et pour plus d’informations sur les trotteurs cités, cliquez sur les tags visibles en début d’article, vous trouverez les sagas détaillées pour la plupart d’entre eux.